Le changement était dans l’air, mais encore fallait-il oser le faire. Ainsi donc, Marc Grosjean, l’entraîneur saint-gillois, a profité du déplacement de son équipe dans l’antre fétiche du leader, le Lierse, pour procéder à un changement de gardien que beaucoup de supporters unionistes redoutaient, tant leur estime pour Anthony Sadin est grande. Un peu fautif sur le premier but adverse mais par ailleurs excellent, Adrien Saussez revenait sur sa première titularisation. “Franchement, j’étais serein. J’en ai vu d’autres. Avec Mons, j’ai quand même joué contre Anderlecht ou Bruges. Déjà à l’époque, je savais garder mon calme dans de telles circonstances.
Il n’y avait donc pas de raison de stresser pour un déplacement au Lierse.”
Un match où Adrien a été mis à l’ouvrage. “C’était une chouette rencontre pour un gardien, car j’ai eu du boulot. On a bien contrôlé le premier acte, mais on se doutait que le second serait compliqué.”
Ce fut le cas avec deux buts qui tombèrent rapidement. “Sur le premier, je m’en veux un peu. Le tir est dévié et je vois le ballon tardivement. Je ne peux que le détourner dans mon but.”
Par contre, le portier s’illustrait sur des tentatives de Benson, de Joachim et de Kasmi, permettant à son équipe de rester dans le match. Aguemon réduisait le score, mais l’Union s’inclinait avec les honneurs. Et Adrien recevait les félicitations de son coach mais aussi des membres de la direction saint-gilloise; les premiers pourtant à l’avoir attendu au tournant. “On voulait surtout défendre, mais nous devrons oser plus lors des prochains rendez-vous. Mon dernier match datait d’il y a six mois. La direction tubizienne avait alors tenu à me remercier pour mon travail là-bas et le match était sans enjeu. Je manque encore un peu de rythme, mais cela fait beaucoup de bien de rejouer. À Tubize, le contexte était différent. J’étais resté des mois sans jouer après la faillite de Mons et j’étais arrivé en plein hiver sans avoir effectué la préparation et sans connaître grand monde. À l’Union, j’ai fait toute la préparation et j’ai eu le temps de me familiariser avec mes nouveaux coéquipiers, mon nouvel environnement. On n’a pas réglé tous les problèmes en une rencontre, mais nous allons travailler pour enfin réussir à garder le zéro derrière.”
Jean-François Delisse
Vu son expérience, Adrien Saussez n’était pas stressé pour sa grande première entre les perches