Tous les amateurs de belles histoires se souviennent de ce 28 avril 2012. Ce soir-là, l’US Quevilly, petit club de National (D3), affronte la grande équipe de Lyon, au stade de France, pour la finale de la Coupe de France.
Une épopée formidable pour ces amateurs qui ont fait rêver toute la France, deux ans après avoir déjà atteint les demi-finales de cette même compétition.
À l’époque, un homme dirige cette équipe : Régis Brouard. Aujourd’hui coach de l’AFC Tubize, l’entraîneur français est un homme de Coupe. Il nous livre ses conseils pour
permettre aux petites équipes d’aller loin dans cette compétition.
Conseil n°1 : toujours y croire
“Un match de Coupe apporte des émotions incroyables, différentes de ce que l’on a l’habitude de vivre en championnat. Il faut se dire que l’exploit est toujours réalisable. Les petits clubs doivent aussi avoir cette envie d’aller le plus loin possible. Beaucoup font l’erreur de vouloir tirer une grosse équipe d’entrée pour s’offrir un beau match de gala. Or, il vaut mieux jouer les grands le plus tard possible pour espérer aller loin.”
Conseil n°2 : Donner les clés aux joueurs
“Souvent, les entraîneurs adoptent le même discours en motivant leurs troupes, en leur disant que l’exploit est possible, qu’ils doivent croire en eux. Je partage cette idée mais en tant qu’entraîneur, on doit aussi leur donner les clés pour réussir. Un match de Coupe, ça se prépare. Il
faut analyser l’adversaire et fournir un réel travail en amont.”
Conseil n°3 : il faut se montrer
“Si un joueur veut vivre un truc exceptionnel, connaître des émotions intenses, seul un match de Coupe peut lui apporter ça, permet d’aller loin et de sortir de la routine du championnat.”
Conseil n°4 : s’adapter mais tenter de jouer son jeu
“Bien sûr, il y a un adversaire en face, il ne faut pas l’oublier. Il a des qualités mais aussi des défauts qu’il faut tenter d’exploiter. Il faut s’adapter au jeu de l’adversaire mais si l’occasion d’imposer son propre jeu, son propre rythme à la rencontre se présente, il faut oser le faire.”
Conseil n°5 : profiter de l’émotion d’un tel match
“Pour les petits clubs qui vont loin en Coupe, on sent très souvent un réel engouement autour de leur parcours.
C’est tout un club, tout un village et parfois toute une région qui se mobilise derrière une équipe. Un match de Coupe engendre toujours beaucoup d’émotions. C’est un truc qu’il faut vivre, quelque chose que seuls ceux qui l’ont connu peuvent expliquer. Les joueurs doivent profiter de cette émotion et de cette mobilisation pour se dépasser.”
Arrivé à Tubize le jour du tirage de la Coupe de Belgique, Régis Brouard a rapidement su que sa nouvelle équipe affronterait Westerlo dans le cadre des 16es de finale. “Je ne sais pas si la Coupe de Belgique a la même importance que la Coupe de France, si les clubs y sont autant attachés” , avait-il confié le jour de son arrivée. “Dès mon arrivée, on m’a dit que l’on pourrait recevoir une équipe de division 1 à domicile. Finalement, on va à Westerlo. C’est moins sexy, mais cela reste un match intéressant. La priorité va au championnat, mais si on a l’occasion
de passer des tours, il ne faut pas s’en priver.”
Un petit mois plus tard, Régis Brouard est-il capable de réaliser avec Tubize ce qu’il a brillamment fait en France avec Quevilly ? “J’espère que l’on pourra aller le plus loin possible dans cette compétition. De toute façon, gagner un match ne peut pas nous causer du tort. Au contraire, les victoires appelant les victoires, une qualification ou un parcours assez long en Coupe peut s’avérer positif pour une équipe. On va aborder ce match de Coupe de Belgique avec l’espoir de le passer et, qui sait ? de créer d’autres surprises si l’occasion venait à se présenter.”
Le fait le plus marquant dans le C. V. d’entraîneur de Régis Brouard, c’est d’avoir emmené l’US Quevilly, petit club de National, au stade de France pour y disputer la finale de la Coupe de France. C’était en 2012, deux ans après avoir atteint le stade des demi-finales avec le même club. Un exploit dont on parle toujours dans cette petite ville du nord-ouest de la France.“Aujourd’hui, c’est du passé et moi, je ne vis pas avec le passé”, rétorque, dans un premier temps, le coach français.
Mais, très rapidement, il livre ses impressions par rapport à cette aventure qui a marqué sa carrière.
“Cela a été magnifique, je ne peux pas dire le contraire. Se retrouver au stade de France devant 80.000 personnes, ce fut quelque chose d’extraordinaire. D’autant qu’on avait éliminé des équipes comme Marseille ou Rennes pour atteindre cette finale, perdue seulement 1-0 face à Lyon. Deux ans auparavant, on avait aussi réalisé un bel exploit en étant éliminé d’un seul but en demi-finale par le PSG. Ces deux épopées restent des souvenirs inoubliables mais humains avant tout car on avait réussi à créer quelque chose de fort entre les uns et les autres. C’est quelque chose que j’ai réussi, avec les joueurs.”
noyau
Westerlo – Tubize : pour oublier le championnat
TUBIZE Tubize sort d’une défaite 5-1 au Lierse. Ce match de Coupe, c’est l’occasion pour le groupe d’oublier les 16 buts encaissés lors des six premières journées de championnat. “Heureusement pour nous, ce match de Coupe arrive très vite après la défaite du Lierse. Cela nous permet de ne pas cogiter, de nous focaliser sur le travail à fournir pour réaliser un bon match à Westerlo et tenter de reprendre confiance. On se doit de rebondir avant de recevoir l’Antwerp en championnat”, avance Alassane Touré. S. St.
le noyau : Beunardeau,
Rausin, Dudouit, Shengelia, Fabre, Touré, Pires, Ba, Betsch, Diallo, Lefaix, Keita, Amallah, Garlito, Nirisarike, Henri, M. Laurent, Babic